Ces brefs textes teintés de nuances crépusculaires, fragments extraits du néant, bribes subtilisées à l’oubli qui peuvent se lire indifféremment comme une vie en romans ou le roman d’une vie ou encore une envie de roman ou un roman en vie ou des environs mansardés – ces à-peu-près abandonnés au fond d’un grenier –, et que je ne savais comment appeler, je me suis finalement décidé à les nommer des dominos parce que, posée en équilibre instable sur la tranche et non bien à plat sur le dos comme dans le jeu, la première pièce de la file – celle par laquelle tout commence – suffit, sitôt effleurée par les doigts légers de la réminiscence, à faire basculer toutes les autres en un mouvement inarrêtable autant qu’immémorial, ce ressac permanent de la ressouvenance qui finit par former toute une vie. Chacun possède ses dominos, à nul autre pareils, les dominos de sa vie.
Mais un domino définit aussi un costume de bal masqué, espèce de robe flottante à capuchon sous lequel s’abriter – ou se dissimuler. N’avance-t-on pas perpétuellement masqué dans la vie ?
S. L.
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