Les 30 et 31 octobre 2014, des milliers de Burkinabè descendent dans la rue pour s’insurger contre le pouvoir en place. Il s’agit, pour eux, d’empêcher le Président Blaise Compaoré de procéder à la modification de l’article 37 de la Constitution, ce qui l’autoriserait à se représenter, fin 2015, pour un cinquième mandat. Face à la violence de ses opposants, le Président Compaoré rend cependant sa démission et quitte le pays. Son régime est alors purement et simplement renversé. Balayé. C’est un événement historique majeur sur le plan politique national et international. À l’image de René Émile Kaboré, une partie des Burkinabè ne voit en cette insurrection qu’une « escroquerie politique », un « coup d’État » encouragé par des mensonges dont l’unique but était précisément d’induire la population en erreur sur la nécessité d’opérer un changement.
Alors que le Burkina Faso connaît aujourd’hui une période trouble, René Émile Kaboré estime qu’il est impératif de dire enfin la vérité sur les événements de 2014 ; condition sine qua non d’une vraie justice et d’une vraie réconciliation. Dans cet essai, l’auteur s’attelle ainsi à défendre le bilan du Président Compaoré tout en expliquant en quoi le régime de transition et celui qui lui a succédé sont responsables de l’état actuel du pays pour essayer de répondre à la seule question vraiment importante : comment mettre fin à cette crise à la fois sécuritaire, économique, sociale et politique que traverse ce pays qui pourrait, pourtant, peser beaucoup plus lourd sur l’échiquier africain ?
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