Format : 14 x 20 cm
Pages : 260 pages
Parution : août 2011
ISBN : 978-2-35485-241-2

Saigon, le rêve brisé

Dong Van

« Libéré » des camps de rééducation, où sa résistance intellectuelle lui a valu quelques années d’internement, Dong Van revient à Saigon où il tente de reprendre le cours de sa vie. La libération est relative. Dans le Viêt Nam communiste et réunifié en juillet 1976, tout ancien détenu, si discret soit-il, demeure un suspect potentiellement nuisible. Renouer avec sa famille, retrouver sa maison, reprendre l’exercice de son métier de chirurgien, en bref, mener de nouveau une vie normale relève du défi quotidien. La surveillance constante par les sbires du régime, les menaces et la peur font de la méfiance permanente une condition de survie.

Dans l’attente d’une hypothétique autorisation de départ pour rejoindre sa femme en France, l’auteur tente plusieurs fois de fuir avec d’autres « boat people »… en vain. Seule façon d’éviter les ennuis en attendant l’exil rêvé : faire profil bas, jouer des faiblesses du régime, mais aussi se rendre indispensable. Ses compétences professionnelles, son sens de la diplomatie, son éthique et la bienveillance inespérée de quelques officiels seront-ils le sésame d’une nouvelle vie ? Chronique d’un quotidien aussi dangereux que difficile, où la révolte et la dignité l’emportent sur la résignation, ce récit livre, dans un style empreint d’un humour héroïque, un témoignage indispensable pour la mémoire collective.

Dong Van

Dong Van, né en 1938 dans la commune Hiep Binh Phuoc, banlieue de Saigon, est sorti de la faculté de médecine de Saigon après son baccalauréat série sciences expérimentales (1958) de l’enseignement français qu’il a suivi chez les Frères des écoles chrétiennes. Jeune médecin, il s’est engagé, pour le service militaire, dans la division des Marines, ces fameux Bérets verts qui l’ont conduit à travers le pays là où il y a d’importantes concentrations des forces ennemies. Après la chute de Saigon, le 30 avril 1975, il est emprisonné avec des centaines de milliers d’officiers, de policiers, de fonctionnaires… dans d’innombrables camps de concentration répartis du sud au nord du pays. En quatre ans, il est passé dans quatre camps différents où il a failli être exécuté pour sa conduite réactionnaire. Libéré en juin 1979, probablement par intervention de la France, il n’a pu quitter le Vietnam que trois ans après, encore par intervention du gouvernement français. Depuis mai 1982, il a retrouvé sa famille, de nationalité française, à Clermont-Ferrand où il s’est fixé sans être jamais revenu voir le pays natal.

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