Dans ce roman rustique, le narrateur, témoin dans son enfance de la vie des champs et de la campagne, relate des scènes dont il fait abruptement remonter l’origine. Le comportement humain est inscrit dans les gènes, dit-on, et, d’une manière ou d’une autre, les uns sont des maîtres, les autres des domestiques. Car, même après son abolition administrative en notre pays de France, l’esclavage n’avait pas complètement disparu au milieu du XXe siècle où se situe la vie peinte ici.
C’est, en somme, l’histoire des bons et des méchants (une des dix oppositions d’Aristote). Et, Dieu, merci ! il y a toujours des exceptions. Comme dans ce livre où le sordide, voire le crime trouvent parfois du répit. Les bons sont plus discrets, la vraie bonté, comme la vraie beauté, n’étant pas une vision tapageuse. La beauté, du reste, l’auteur la dit aussi bien ici que dans son abondante poésie…
Écrit il y a plus de quarante ans, ce texte avait été relégué dans un tiroir. Pour plus tard. Et, plus tard venu, l’auteur, pensant que ce genre d’histoire (après Sans famille, Les Misérables, et les autres) n’intéressait plus personne, l’a enseveli sous d’autres écrits d’où il était condamné à ne pas sortir. Puis, deux romans ayant rencontré récemment un certain succès, il s’est dit qu’il devrait peut-être aussi donner sa chance à ce manuscrit quelque peu jauni.